Accompagnements spécifiques

Practicability

sept-dec 2019

© Laurent Paillier /

« Practicability », que l’on peut traduire par « Faisabilité », est le terme que William Turner utilisait, lors de ses conférences, pour expliquer le processus d’effacement d’une partie de ses tableaux pour le recommencer à nouveau. Il utilisait du blanc qu’il recouvrait bientôt de couches d’autres couleurs.

Le terme turnérien de faisabilité m’interpelle dans le sens où il ouvre, loin de l’idée habituelle du repentir et de la perte, à la fois sur la non inscription définitive, sur les champs libres et sur la superposition de couches. Ainsi face à ces champs libres, se pose la question de l’inscription mémorielle. Jusqu’où les mémoires personnelles ou historiques s’inscrivent elles dans nos corps, nos esprits et s’effacent-elles ? Jusqu’où les objets du quotidien jouent-ils un rôle d’ancrage de la mémoire et peuvent-ils permettre le mouvement libre ?

La pièce chorégraphique joue sur les contrastes : calmes et saturations, lenteur, simplicité et combinatoires complexes, citations chorégraphiques et inventions gestuelles.

Ainsi au sein même de la partition chorégraphique de la pièce, se trouvent des mouvements caractéristiques de chorégraphes, -des citations-, tels que des sauts d’Isadora Duncan, des mouvements de mains de Maurice Béjart et ceux du Faune de Vaslav Nijinski, quelques combinatoires de Merce Cunningham et d’autres chorégraphes. C’est dans cette optique que j’ai décidé d’introduire l’intégralité de Water study d’Isadora Duncan, transformé par une lenteur extrême. Cette danse, comme une grande citation, est interprétée par Elisabeth Schwartz.

La composition chorégraphique s’appuie sur les directions de la kinesphère de Rudolf Laban mais démultipliées dans l’espace. Elle fait appel, à la fois, à la dissociation et aux jeux de contamination gestuelle des danseuses entre elles.

Au commencement de la pièce, Practicability est construit selon le processus de composition instantanée, sur une partition temporelle définie qui permet de « voguer » sur la musique de John Cage First construction in metal.

Aussi les danseuses, dans un premier temps, tendent à faire jaillir une musicalité d’ensemble par des états de corps et des gestuelles partagés, puis, dans un deuxième temps, progressivement par leur qualité kinesthésique propre à chacune d’elles, elles créent des divergences. Se déploie un paysage chorégraphique en constante évolution.

Un lacis de couches sonores et chorégraphiques se met en place.

Le parti-pris de la musique est celui de la saturation. C’est pour cela que j’ai fait appel à une composition musicale: reggaeton, folklore chilien, musique expérimentale et musique électronique… Cette saturation musicale donne à entendre une recomposition sonore dont la dimension parfois pléthorique peut imposer le retour au silence.

Ce paysage chorégraphique bien que très composé, par ses saturations, convoque la vision d’un chaos. Les lignes de tensions spatiales entre les danseuses tendent à se dilater. Mais elles engendrent un affinement perceptif de l’espace et du temps.

C’est pourquoi au sein de ce chaos, l’imaginaire d’un rituel est convoqué. Les objets accumulés dans l’espace et appartenant à différents temps, sont manipulés. Des actions qui règlent notre quotidien, telles que manger, se vêtir, sont présentes. Et pourtant rien ne freine les mouvements des danseuses, ni n’arrête leur circulation permanente dans l’espace.

Faisabilité, ce terme signifie que nous pouvons agir, tomber, écouter, recommencer, résonner avec le monde, chuter, effacer, se faire l’écho… Cette insistance traduit nos élans de vie.

Practicability s’affirme au féminin. C’est un quartet de femmes : Quatre danseuses

Durée : 1h00

Chorégraphie : Maria Jesus Sevari

Danseuses : Juliette Morel, Yasminee Lepe, Elizabeth Schwartz et Maria Jesus Sevari

Inspiration littéraire : Turner, Peindre le rien de Lawrence Gowing

Photo : Laurent Paillier

Scénographie 3D : Gabriel Tapia Stocker

Costumes : Caroline Witzmann

Graphique : Pablo Labarca

Musiques : In a lanscape et First Construction in Metal de John Cage, Safari de J. Balvin,

Sube a nacer conmigo hermano Los Jaivas, Magenta Riddim de DJ Snake, Lacrimosa – Requiem de Mozart, Ach Gott, wie manches Herzeleid : III Aria de Bach, Diffrent trains, Electric couterpoint de Steve Reich, Vexations de Satie, Grande messe des morts – Requiem de Berlioz, Masekd Ball de Jocelyn Pook, Chant chamanique n° 1 et 19 de Lola Kjepja

 

Les résidences

résidence photo/danse

Temps suspendus #5

Coups de pouce

Anatomie des bulles (titre provisoire) SILENCIO Matière grise Et Maintenant ? Vacarme 2 + 1 (suite) Ni nadie ni nada Délice Fabuler ThRACES Ramène moi à la maison Projet Bleton L’ordre étrange des choses LE FAS_BE Les Beaux restes IDA Construire une nomenclature pour la Danse à figures Anglaise aux XVIIIe et XIXe siècle… Parle avec Elle(s) NANOU#2 Medea URBAIN/CONTEMPO – SOLO Cache Cache Moon river Reflet Ferrari en feu On the borderline of humanization Bounce Back Less is More À l’écoute FABLES UBIQUE ANIMA GHOST IMAGE Le cours technique de Christine Gérard, une vision artistique un • cover MATTER, le corps comme feitiço Marie-Madeleine pourquoi tu pleures ?  Halte Entrez dans la danse TOUCHÉ BE.GIRL

Coup de pouce

Celle qui part n’est pas disparue

Résidences annuelles

Bouillir le vide Pas de promesse aujourd’hui Nouvelles traces baroques Les statues meurent aussi ELECTRON En relation à l’autre Seul(e). Les Oiseaux / Ateliers de composition autour du travail de Nans Martin / 400 Qui a peur du Rose ? Prévisions chorégraphiques Ethnoscape

Résidences d'interprètes

Skinny girl Fractale Souvent je commence par tomber Dégringolade ou l’art de rester debout Man HOMER GUELEM Chiffon(s) ABYSSES Voyage Mémoire Je ne crois pas que tu le saches, étude sur la pudeur Agapé Inaccessible vallée At first, I was afraid En pierre et en os Après hier 3 Reflets des îles (de si loin , j’arrive, là) Album de chorégraphies La Ménagère MMDCD De si loin, j’arrive L’inconséquente Résidence interprète M.Schruoffeneger Alien A-Tique Duende Espéranto Edmonde et autres saint(e)s

Accompagnements spécifiques

Under my blood De Diaboli Hors-Piste Bleu Sell, Self, Slay ROSE ARMOR Unisson Amazone Corps de métiers Terre I Echelle Rêche The Gathering To Repel Ghosts/Lettre au Père Ж А Р – C C I Ajar copie conforme invisible ou comment interpréter le réel Et alors ? Automnales à L’une d’entre elles 1998 Giants La danseuse et l’enfant Infra Le quatrième pas se fait dans la nuit ALEZAN Est au-delà… Une autre histoire DEUX HOMMES SONAR Partition(s) Comme un saut immobile BELTANE . Je vois, venant de la mer, une bête monte Senior mobile au nom du rêve L’Ombre des Amazonies Essai sur le vide (Fall In Sight – Chapitre 1) Hélichryse Dans le creux de l’absence Every Drop Of My Blood Rouge Mémoire des formes MAGDALÉNA SELF/UNNAMED HURRICANE et Débordement Just Kid’s Je badine avec l’amour (parce que tous les hommes sont si imparfaits et si affreux) Les Figures de l’Attention Élus PULSE Ustium Vacarmes 2 + 1 An Immigrant’s Story Fil Vie de famille, génération 2 Never Stop Scrolling Baby Les Planètes Les Confessions À travers (Le bruit de la pluie qui tombe) INTIMITEITEN Création solo (titre provisoire) Interstitium Vacarmes IRIS : une anatomie de la voix Infernal Practicability Muages ˈstɔːriz Mon vrai métier, c’est la nuit N’ayez pas peur ! « Très loin, à l’horizon » (titre provisoire) Score #1 Récital [Bach to Boulez] Cercle égal demi cercle au carré Tillandsia MAINTENANT, OUI FENOMENO Skyline Slow Torments – L’Homme au Coin INSTANTANÉS #1 Anne-Flore de Rochambeau Les éternels À travers Pourquoi ne sais-tu pas marcher dans la neige ? BPM ANNA Le Triomphe d’Icare Dès Keuy A Taste of Ted Holy Kiss and Cry Anatomie du Silence D’usage Dans la gamme d’une vague INMOST Low Cost Feu langage ! Men’s dayMinute papillon Titre en cours Aulbinor F(R)AME Les Corps Mous #2 Triptyque : Entrelacs, Catharsis, Cosmos Initio, Opéra chorégraphique pour 5 danseurs et 1 chanteur

Les prochaines échéances

RÉsidence annuelle

Pas de dépôt de dossiers pour des résidences annuelles en ce moment

 

Accompagnement SPÉCIFIQUE /  RÉSIDENCE D’INTERPRète

Pour déposer une demande de résidence d’interprète et d’accompagnement spécifique il faut déposer le dossier 5 mois avant la période d’accueil demandée.

3 dates butoirs : 30 janvier / 15 mai / 30 septembre

Toute compagnie accueillie en résidence doit s’acquitter des droits d’adhésion à l’association de 30 euros.

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