© Géraldine Seguin
Chorégraphie : Claire Durand-Drouhin
Interprètes : Sylvain Blocquaux, Karine GirardInés Hernández, Jyotsna Liyanaratne, Stauss Serpent, Haruka Miyamoto
Musique : Turibio Santos, Aurore Quartet, Sahalé – Magharibi Tatkaar, Yatai-Bayashi
« Dans cette version que nous avons entamée à la Maison des métallos au mois de décembre 2020 lors de la co‑coOP avec Michel Schweizer, je me suis inspirée d’une texture particulière en danse et en théâtre, découverte lors de ce travail mené avec 4 danseurs et 2 patients de l’hôpital psychiatrique de Limoges en 2016.
Dans Vie de famille, la rencontre de nos corps et de nos imaginaires a amené une étrangeté que je revisite avec des danseurs et comédiens professionnels.
Un mélange de naïveté et de dureté, un paradoxe de candeur et de violence. Cette matière sur laquelle je veux m’appuyer est le fruit de l’intuition des patients avec lesquels nous avons travaillé, et aussi de leurs corps inhabituels en danse au contact des nôtres.
Françoise pèse 140 kilos et Alain est maigre, âgé et raide. Ils sont en quelques sortes « Botero et Giacometti ».J’ai repris la même constellation familiale, 6 personnages, avec autant de différences culturelles apparentes que possible, et j’ai commencé par travailler des scènes existantes tout d’abord pour les retrouver puis nous les avons explorées encore davantage physiquement.
Pour bien comprendre quelle est cette poésie des patients, je commence par reprendre certains mouvements tels qu’ils sont avec leur désarmante simplicité, pour les déployer ensuite dans l’espace par les corps des danseurs.
Certains gestes sont improbables, ils sont arrivés d’eux‑mêmes par l’esprit spontané de Françoise et Alain qui n’ont été formatés par aucun code artistique.
Françoise, qui repose sa joue contre la plante des pieds de Claire et tient dans ses mains ses chevilles, regardant ainsi le public les yeux grands ouverts.
Alain, qui prend des poses figées, aériennes, à la fois démonstratives et tellement modestes avant de frapper fort avec sa ceinture…
C’est la saveur particulière de ces gestes-là, de ces regards, de ces attitudes incroyablement touchantes que je tente de maintenir puis de développer avec les danseurs. Le danseur par son langage poétique propre utilise cette matière et en joue techniquement. Les danseurs sont en attente, d’une image, d’une réalisation à la hauteur d’un but fixé. Ils envoient une image empreinte de mille désirs de paraître pour toucher l’esprit du spectateur. Ce sont tous ces codes-là que les patients font exploser par leur poétique et par leur désarmante simplicité. C’est cela qu’ils peuvent nous apprendre.
Mais par la suite le travail approfondi et physique avec les danseurs amène le geste encore plus loin toujours habité par cette fascinante simplicité. C’est comme un relai.
La nécessité d’aller chercher auprès des patients cette troublante simplicité et puis l’envie de la travailler corporellement avec les danseurs m’anime. »
Claire Durand-Drouhin
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3 dates butoirs : 30 janvier / 15 mai / 30 septembre
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