TEAR
JAN/AVR 2026
© seiji_345
TEAR se déploie dans un espace flou, un sas instable où le spectacle est sans cesse en train de s’annoncer sans jamais se fixer. La scène devient un lieu de passage, de jeu et de dérèglement, où figures trashy, personnages déchiquetés et fantômes d’un avenir passé apparaissent, disparaissent et se recomposent. Dans cet entre-deux, le temps cesse d’être linéaire. Il se contracte, s’étire, se suspend, parfois se fige comme dans un arrêt sur image, traversé par des glitches et des répétitions. Le mouvement s’y construit dans l’approche sans résolution : un élan retenu, une tentative d’incarnation toujours différée, un corps maintenu au bord de son accomplissement. Prenant pour point de départ l’expérience vécue et professionnelle de l’interprète, TEAR fait glisser le réel vers la fiction, et la fiction vers le réel. Ce brouillage ouvre un espace où l’identité n’est plus une forme stable, mais un processus fragile, performatif et constamment négocié.Gestes, sons, voix, costumes et matières composent une écriture fragmentée, faite de strates, de failles et de recouvrements. Nourri par la science-fiction féministe et la pensée queer, TEAR explore des identités fluides, hybrides et instables, prises dans une tension continue entre désir, mémoire et étrangeté — comme une forme toujours en devenir, tenue dans un état de suspension.