Sont devenus des muages, une sorte de brouillard d’os et de corps, en suspension, qui a continué longtemps à ondoyer à nos côtés avant de se disperser complètement sous les rafales.
Alain Damasio
Les deux corps se cherchent, se rencontrent, s’attirent, se repoussent, se glissent, s’épuisent, se muent, se racontent. L’un est masculin et libanais, l’autre est féminin et russe. Une binarité imposée, imposante. Mais l’humain rencontre le monstre que l’on tient en captivité pour ne l’exposer qu’à de rares occasions. A travers nos histoires personnelles d’étranges étrangers, harceleurs et harcelés, nous cherchons à construire nos « je », nos identités, nos sexualités. D’abord dans nos pays d’origine où toute incitation à « l’étrangeté » est interdite par la loi et considérée comme « contre nature », puis en France et en Europe, plus ouvertement, mais toujours à tâtons, en dépliant la construction sociale qui constitue nos identités, en explorant d’autres possibilités.
Après son premier solo biographique et féministe, inspiré de l’univers du cinéaste Andreï Tarkovski, Nadia Larina, en duo avec Elie Nassar, accompagné de musicien Bastien Fréjaville, se posent des questions chères à Judith Buttler, Paul B. Preciado, Sam Boursier, Virginie Despentes :
Nos corps normatifs et normés, sexués et moulés, reflètent-ils nos identités profondes ? Comment devient-on ce que nous sommes et comment vivons-nous nos identités multiples dont nous ne sommes guère responsables ?
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Démarche chorégraphique
La compagnie FluO poursuit un objectif de décloisonner la danse contemporaine : inviter à voir un mélange de styles, de corporéités qui se construisent dans la danse fluide, mais engagée et acrobatique avec une touche de la théâtralité assumée et une forte musicalité.
La danse de Nadia Larina, influencée par sa culture slave et les chorégraphes et les artistes avec lesquels elle travaille en tant qu’interprète (Carole Vergne, Faizal Zeghoudi, Jean-Paul Goude, Cécile Roussat et Julien Lubeck), jongle avec des jeux de poids, d’équilibre et de déséquilibre, avec l’élasticité du mouvent désarticulé qui se projette et occupe l’espace et le temps dans une rythmicité particulière.
La recherche du mouvement dansé personnel, la quête d’une identité, de moyens et d’outils d’expression scénique, des questionnements existentiels sont au cœur de l’activité de la compagnie FluO qui poursuit un objectif de créer des spectacles engagés, portant un message fort et poétique.
Pas de dépôt de dossiers pour des résidences annuelles en ce moment
Pour déposer une demande de résidence d’interprète et d’accompagnement spécifique il faut déposer le dossier 5 mois avant la période d’accueil demandée.
3 dates butoirs : 30 janvier / 15 mai / 30 septembre
Toute compagnie accueillie en résidence doit s’acquitter des droits d’adhésion à l’association de 30 euros.
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