Résidence en partenariat avec la Cité internationale des arts
© Kay Zevallos
Danse, performance, installation : Kay
Lors de sa résidence, Kay poursuit sa recherche sur la transfiguration de son propre corps et de sa mémoire, par la mise en jeu de son corps comme archive, en vue d’un renouvellement des arts du récit. Elle explore également la performance chorégraphique comme écriture cartographique d’expériences sensorielles, vécues à travers les rites chamaniques de l’Amazonie péruvienne.
L’Ombre des Amazonies
Bien que l’état de santé de la forêt amazonienne soit en péril, et qu’il faille réagir de tou urgence, cette déclaration d’intention de l’Occident révèle une conception erronée de cette région du monde qui n’est « ni une réserve de la biosphère, ni une réserve de la différence». Dans l’installation L’Ombre des Amazonies, Kay convoque la légende pour révéler l’obscurité tue de cette région plurielle que l’on continue de regarder pas autrement que comme un espace à protéger ou à exploiter.
L’Ombre des Amazonies est inspirée de la légende du bufeo colorado (un dauphin rose qui vit dans le fleuve Amazone et ses affluents). Cette légende raconte l’histoire de ce dauphin qui se transforme en homme blanc la nuit pour s’introduire dans les maisons des jeunes filles. Elle serait apparue dans l’Amazonie péruvienne pendant la deuxième phase de la « fièvre du caoutchouc » (1942-1945), notamment dans la ville de Iquitos, afin de justifier des grossesses hors mariage, et de maquiller des viols de filles mineures.
Des fragments sculpturaux de latex teintés avec un mélange de pigments industriels et naturels (des graines d’achiote) s’inspirent des formes des bras du fleuve Amazone. Ils deviennent les « mues » du bufeo colorado que l’artiste peut endosser comme une seconde peau lors de sa performance. Sous l’effet d’une lumière évoquant un feu intérieur, comme un incendie de forêt, l’espace mutera également en matrice enveloppante, incluant le public dans ce récit allégorique que nous continuons toustes d’écrire.