La poésie est une forme de détachement de soi, en même temps qu’une expression profondément ancrée dans nos couches corporelles : c’est ce chemin de va-et-vient que je souhaite rendre visible dans IRIS, entre ce qui nous échappe, nous dépasse, ce qui pourrait appartenir à d’autres temps et d’autres espaces, et les matières internes qui nous constituent : la sensibilité et l’étrangeté, auxquelles le poète tout comme le danseur peuvent accéder, qu’ils parviennent à saisir et à transmettre.
Ce nouveau projet a pour ambition de refléter la multiplicité foisonnante qui nous constitue en créant des combinaisons et des imbrications entre un corpus de textes poétiques et littéraires (extraits, bribes, poèmes entiers), un dispositif plastique, et un corps vocal en mouvement, passeur des mots.
IRIS est un éloge à la poésie des mots et du corps qui travailleront à former une entité poreuse et diffuse : une expérimentation performative qui invite le spectateur à la perte de repères, à une forme d’abandon mental et sensible.
Cet élan est animé par une volonté d’ouverture et d’affranchissement des limites et des frontières, sur les plans artistique, spirituel, physique.
IRIS est un objet scénique : une forme dense pour un corps, une matière plastique, des mots et des sons.
IRIS s’inscrit dans la continuité d’une recherche sur ce qui lie la matière textuelle, sous sa forme orale, en frottement avec le corps en mouvement.
IRIS explore la résonance des langages entre eux en s’appuyant sur le choix de plusieurs textes poétiques articulés et désarticulés dans une composition sonore et rythmique.
IRIS met en scène un corps imprégné de mots : de leurs textures, de leurs sonorités, de leurs saveurs.
IRIS est une plongée dans l’obscur, au cœur du remuement du noir, une visite aux fantômes et aux ombres qui nous habitent.
IRIS est un espace où fouiller l’entremêlement et la confusion des émotions et des sensations, où gratter des terres inconnues, où l’amour des mots, de la langue, jaillit sur la scène où un seul être dissimulé, masqué, à la fois grotesque, informe, vêtu de lambeaux d’une matière noire réfléchissante, apparaît, disparaît, surgit de l’ombre, va-et-vient sondant les liens entre la partie invisible de l’homme et la partie invisible de la nature…
Si rien avait une forme, ce serait cela.
Victor Hugo
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DÉMARCHE
J’ai récemment exploré dans mon travail l’enjeu du texte avec la pièce Nos Féroces (2017) à partir d’extraits de l’oeuvre poétique Cahier d’un retour au pays natal de l’écrivain Aimé Césaire, dont les choix chorégraphiques, visuels et sonores sont composés à partir de la matérialité des mots.
Le support matériel des monochromes à travers certaines de mes précédentes pièces – Fibres (2004) le blanc, Hordycie (2007) le magenta, et Last Last (2009) créée en collectif, le noir – questionne l’illusion de l’identité : l’effacement du corps et le jeu de la confusion proposent un espace physique où se perdent les repères. Dans ces créations, les problématiques identitaires interrogent le rapport de soi à l’autre, au double, au multiple.
J’ai d’abord traité l’éparpillement de soi comme enjeu esthétique dans sa confrontation à l’homogénéité temporelle et plastique des monochromes ; j’ai cherché ensuite à questionner le multiple par le contraste et le métissage à travers des textes révolutionnaires à travers le monde dans Je ne suis personnes (2011).
Pas de dépôt de dossiers pour des résidences annuelles en ce moment
Pour déposer une demande de résidence d’interprète et d’accompagnement spécifique il faut déposer le dossier 5 mois avant la période d’accueil demandée.
3 dates butoirs : 30 janvier / 15 mai / 30 septembre
Toute compagnie accueillie en résidence doit s’acquitter des droits d’adhésion à l’association de 30 euros.
Comment postuler ?