Le CIRRAS (Centre International de Réflexion et de Recherche sur les Arts du Spectacle) contribue, depuis 2013, à réunir des artistes, des chercheurs, des artisans du spectacle qui désirent confronter et faire mieux comprendre les formes du spectacle vivant issues de différentes cultures. Il organise des conférences, des séminaires, des journées d’étude et publie régulièrement des ouvrages.
Piloté depuis 2018 par Nadejda L. Loujine, le groupe danse du CIRRAS est composé de 6 membres cooptés, qui ont choisi de se réunir régulièrement et de réfléchir ensemble aux sujets communs à toutes les danses : Catherine Augé (professeure de danse, posturologue), Christine Bayle (professeure et chorégraphe – danse baroque), Cécile Coutin (docteure en Histoire de l’art, ancienne responsable du fonds maquettes, décors, costumes – département des Arts du Spectacle BNF), Frédéric Tellier (enseignant d’art dramatique, formé à l’école Jacques Lecoq, spécialiste du Topeng), Kalpana (danseuse et professeure de bharatanatyam), Catherine Rihoit (dramaturge, sémiologue, écrivaine). Marina Rocco (professeure de danse contemporaine, ancienne conseillère pédagogique au Centre National de la danse, assistante à la formation du D.E professeur de danse).
Le groupe danse du CIRRAS organise une fois par an un colloque, dont les deux derniers ont été présentés au Théâtre du Soleil. Cette année, c’est micadanses qui accueille ce rendez-vous annuel.
PROGRAMME
9h45-10h15 / Accueil café
10h15 / Présentation du CIRRAS
10h20-11h / La technique générale de la danse / Catherine Augé
11h-11h40 / Les liens entre technique et interprétation dans la danse de caractère / Nadejda L. Loujine
11h40-12h / échanges modérés par Marina Rocco
Projection du film Musique et Théâtralité, les effets des instruments acoustiques sur les corps des danseurs, par Jean-Jacques Lemêtre (10 min.)
PAUSE
14h15-14h55 / Enseigner le bharatanatyam ICI en France / Kalpana
15h-15h40 / La belle danse, codification, pourquoi ? jusqu’où ? / Christine Bayle
15h40-16h / échanges modérés par Marina Rocco
La Chaconne d’Arlequin est la seule danse de ce type qui soit parvenue jusqu’à nous. En ses plusieurs versions (deux de La Montagne et de Feuillet créées sans doute à l’une des reprises du Bourgeois gentilhomme, et la troisième de Le Roussau pour Le Malade imaginaire de Charpentier), elle est l’une des quelques danses de demi-caractère qui témoignent de l’influence des nombreuses troupes de comédiens italiens en présence ou venues à la Cour de France depuis la reine Catherine de Medicis, Henri IV, Louis XIII et Louis XIV. Il reste quelques pas typiques, utilisés sans doute par le grand Arlequin de l’époque, Evaristo Gherardi ou, plus probablement, Dominique (Domenico Biancollelli) sous Louis XIV. Le personnage d’Arlequin, qui, en France au Moyen-Age s’appelait Hellequin, était tout noir et tout animal, revient plus tard par l’Italie, de la ville de Bergame, si Pantalone vient de Venise.
Kalpana présente ici ses élèves « amateurs » et la pédagogie qu’elle a développée au fil de ces années. Celle-ci s’appuie sur l’enseignement reçu de ses professeurs et maîtres en Inde mais aussi sur ses recherches et l’inspiration de certaines rencontres : musiciens, danseurs, chorégraphes, metteurs en scène ; du travail qui avec eux, l’a poussée à chercher et trouver un chemin.
Le public découvrira au travers d’extraits de pièces en solo, duo et groupe un petit éventail de la progression des élèves, de cet apprentissage, sa diversité, la richesse de cet art qui la passionne depuis plus de 40 ans. Une pédagogie sur laquelle Kalpana est amenée à réfléchir constamment pour offrir aux élèves la qualité et la rigueur que cette discipline impose mais aussi la joie et l’émotion que lui procure cette danse.
Empruntant son nom à l’ancienne capitale d’Arménie, la « Cité aux milles églises » (actuelle Turquie), l’Ensemble Ani, dirigé depuis 2000 par Arto Beckjian, se veut l’ambassadeur de la culture arménienne. C’est dans le plus pur respect de l’art chorégraphique, tout en restant sensible aux nouvelles expériences dansées et narrées, que les danseurs de l’Ensemble Ani se réapproprient les danses arméniennes et perpétuent l’héritage d’un art toujours vivant. Leur parcours : découvrir, connaître les traditions arméniennes, grâce à la danse, à la musique, aux écrits. Leur objectif : atteindre l’exceptionnel, la perfection esthétique et émotionnelle. Embarquez avec eux, au gré de quelques danses, pour un voyage qui vous fera vivre une expérience intime au plus près des montagnes arméniennes.
La Jeunesse Arménienne de France
Inspirée par le résistant Missak Manouchian, la Jeunesse Arménienne de France est une association née en 1945, œuvrant pour le développement culturel et artistique des jeunes Français d’origine arménienne, au travers de ses centres culturels implantés en Ile-de-France et à Marseille. Sensible aux valeurs de citoyenneté et d’intégration, valorisant la création et l’innovation, la JAF a permis à des générations entières de découvrir, préserver et transmettre leur patrimoine culturel d’origine, explorant ainsi tous les ressorts de leur identité. Aujourd’hui, avec ses écoles de danse, de langue, de musique et grâce à ses ensembles artistiques, elle crée des rendez-vous réguliers en valorisant une atmosphère épanouissante pour tous. Qu’il s’agisse d’art, de culture, de lutte pour la reconnaissance du Génocide des Arméniens ou d’aide à l’Arménie, la JAF s’est hissée par l’ensemble de son action au rang des associations les plus actives de la communauté arménienne de France.
La technique transmise par Santiago Sempere est axée sur une meilleure connaissance du corps – afin de progresser vers plus de souplesse et de détente – et sur le placement d’une respiration confortée et fluide, visant à accéder à une meilleure conscience de soi dans la relation à son corps et au mental, comme une préparation à la méditation (« Darana »). L’atelier se clôturera par un petit temps de composition chorégraphique en mouvements fluides et continus.
Santiago Sempere
À la fois danseur et chorégraphe (il fonde sa compagnie de danse contemporaine en 1984), diplômé de la Fédération française de yoga de Paris (hatha-Yoga, lignée de Krishnamacaria et descendants) Santiago Sempere s’appuie sur le yoga et la méditation pour ses créations et enseignements à travers le monde, dans des théâtres, institutions privées et publiques, universités…
Peter Goss a développé une pédagogie innovante, intégrant dans l’enseignement de la danse contemporaine des pratiques somatiques ou dites d’intégration fonctionnelle telles que Feldenkrais, Alexander ou le yoga, qui permettent de trouver une autonomie dans sa danse et de se préparer à aborder d’autres techniques avec une totale liberté.
Peter Goss
Fuyant l’apartheid, Peter Goss arrive en France en 1969. Il crée sa compagnie et fonde en 1981 une école de danse réputée à Paris. Cessant ses activités de chorégraphe en 1993, il se consacre à l’enseignement. Il enseigne à micadanses depuis 2014 et est considéré comme l’un des meilleurs pédagogues en France pour l’enseignement de la danse contemporaine.
Cet atelier de composition vous invite, sous la forme d’improvisations et d’écritures, à traverser des contenus chorégraphiques pour créer des univers, vous engageant dans une expérience individuelle et collective, à la rencontre d’autres visions, d’autres sensibilités.
Christine Gérard
Très impliquée dans les débuts de la danse contemporaine des années 1970, elle fonde en 1974 avec Alex Witzman-Anaya la compagnie ARCOR dans laquelle elle crée plus d’une quarantaine de chorégraphies de 1975 à 1999.
Elle est interprète pour Jacqueline Robinson, Françoise et Dominique Dupuy, Susan Buirge, François Verret, Laury Macklin, Jean Pomares, Alejandro Witzman Anaya, Daniel Dobbels, Thomas Lebrun et Nathalie Collantes.
De son goût de la transmission, Christine Gérard organise des cours réguliers pour professionnels à Paris de 1981 à 1989. Après l’obtention de son CA en 1989, elle enseigne pendant 22 ans au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Elle a dirigé des nombreux stages nationaux et internationaux. Elle s’engage actuellement dans des projets de formation et de créations à micadanses, au CND, au RIDC et à l’Espal.
Avec la Cie Inosbadan / Tanya Lazebnik (danse en suspension) / Sophie Ménissier (danse tzigane) / Delphine Jungman / Cie 2×0 (danse contemporaine) / Yous & Camille (bachata)
DJ set de Ka(ra)mi
Une soirée festive pour célébrer les 20 ans de micadanses en présence of course de ses fondateurs, Christophe Martin et Pascal Delabouglise mais aussi de personnalités marquantes de son histoire, qui se succèderont au plateau pour une série d’impromptus dansés. Et pour clore la soirée, la piste est à vous !
Au sein du Groupe de Recherche Chorégraphique Intergénérationnel et Participatif, 27 personnes partagent cette année une recherche axée autour du temps. Le temps qui passe, qui fuit, qui revient… Si vite les flashs de notre mémoire, éphémères les images de nos souvenirs, rapide le déroulé de nos instants de vie. Voici les matières abordées dans cette création.
« Reprendre vie » à partir de positions figées pour en inventer des suites variées et poétiques. Composer le tourbillon de la vie qui se dépose et se fige dans quelques images venues de nos mémoires. Construction et déconstruction seront le chemin de cette écriture chorégraphique, comme des moments de vie.
Du rock de Patti Smith à Jean Sébastien Bach en passant par l’extrait de la Cantate BWV 26 que Dominique Bagouet avait utilisé pour So Schnell, les musiques déclenchent des émotions et convoquent en chacun des situations passées.
Dans cette pièce se questionne la notion de l’OSER : oser être soi, oser la mise à nu, oser le vulnérable et la rencontre authentique. Qui se cache et s’invisibilise derrière ces rôles dont on se drape ?
N’est-ce pas là que se trouve notre profonde authenticité, dans cette vulnérabilité sans fard, et qui permet la vraie rencontre entre les êtres ? Dans cette pièce, Nadège Bonneton a à cœur de questionner la notion d’espace « entre », là où naissent les liens invisibles. Des duos s’inventent, un langage commun s’écrit, fait de regards, de gestes entrant en résonance : des corps se parlent et se répondent, avec une importance particulière portée au regard et à l’écoute.
Chestnut propose ici une petite histoire de la danse et en particulier de la country dance, brossée à grands traits et illustrée de démonstrations en costume.
Les danses anglaises à figures, English Country dance, appartiennent au vaste répertoire des danses dites historiques ou anciennes. Le genre, qui fait son apparition en Angleterre sous le règne de la grande Elizabeth dans le dernier tiers du XVI ème siècle, a traversé les époques jusqu’à nos jours, sans cesser de se réinventer et sans jamais disparaître de la scène sociale. Son influence sur les bals de toutes les cours d’Europe fut considérable pendant tout le XVIII ème siècle. Du salon à la Cour et au théâtre, des faubourgs de Londres à la campagne, les danses anglaises à figures ont su occuper tous les espaces en assimilant les nouveautés chorégraphiques qui reflétaient les changements sociétaux.
Fermement ancrées dans le pays et le siècle qui les ont vus naître, les country dance dégagent cependant quelque chose d’intemporel et de résolument moderne, particulièrement apte à séduire les danseurs d’aujourd’hui ainsi que les chorégraphes contemporains qui composent pour elles.
Il y a parfois des spectres qui nous hantent, certains peuvent nous porter et d’autres nous sont familiers. Heureusement ils restent encore nombreux à rencontrer, à faire apparaître. Peut-être des apparences à continuer, des vies à poursuivre ? Il y a parfois des présences à effacer de nos esprits, des faux semblants, des simulacres … sans corps. Et ce qui n’a pas de corps nous met à l’épreuve de notre propre corps, nous guide vers une archéologie du dedans. Commence alors une douce fouille à travers nos illusions. Des souvenances ou de revenances qu’il est probable d’incorporer, d’incarner comme des génies du temps : des fantômes du temps dans l’air du temps. Des «Zeit-Geister». Nous allons tenter ces fantômes, oser ces apparences fantastiques, convoquer ces illusions communes, regarder nos chances dans les yeux, accueillir les revenants comme au cinéma et jouer du hasard fantasmé.
Ce spectacle, inspiré librement du livre de Fantin Roussel-Dassonville, est une chorégraphie en plusieurs actes. À partir de chaque épisode mis en espace, les matières, les sensations se déclinent et créent leurs propres histoires. Elles se construisent et se diversifient en s’appuyant sur des réalités mouvantes et indicibles.
Les interprètes, grâce à leurs improvisations, leurs imaginaires tapissent ces consonances et dissonances.
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