Le CRue a d’abord été un collectif de danse contemporaine fondé en 2014 par Julia-Maude Cloutier et Amélie Gagnon. Le collectif devient un OSBL en avril 2021, après plus de 7 ans à expérimenter et peaufiner leur mode de fonctionnement horizontal dans la création. Elles sont parfois toutes deux chorégraphes et interprètes, ou bien l’un ou l’autre de ces rôles, selon les projets. Les collaborateurs – interprètes, musiciens, artistes d’autres disciplines ou public – sont appelés à faire partie intégrante de leur processus de création.
Leurs œuvres évoluent en cohérence avec leurs préoccupations artistiques, soit le rapport à l’autre et le rapport au territoire. Naît de ces questions une danse relationnelle, à mi-chemin entre l’art chorégraphique et l’art performatif.
La marche du renard (2021), Une danse par cour (2021, reprise à l’hiver 2022) et Ceux qui restent (2019) sont trois déclinaisons de cette recherche collaborative avec le public et inspirée des éléments présents dans un lieu d’accueil.
Dans la volonté de rencontrer plusieurs publics, elles ont aussi réalisé un court-métrage, Hors (2020), ayant près de 20 sélections à l’échelle internationale. En résonance avec leur quête d’un lieu d’appartenance, cette plongée se passe sous la chair, dans les interstices du Soi et de l’Autre et propose la connexion sensible à la nature comme espace d’enracinement. Caractérisées par leur capacité d’adaptation et leur endurance à la prise de risque, leur écriture est poreuse afin de laisser de l’espace pour ce qui naît dans la rencontre avec le public et les aléas des lieux non-dédiés.
Entamé avec Résilience (2020), œuvre en salle de 50 minutes, elles ont poussé plus loin leur relation au lieu en amenant leurs acquis en in situ à même la salle. Ce projet, en plus d’avoir été une réelle plateforme de recherche pour le travail de partenaires et le travail corporel avec la scénographie, a joué avec les codes de la salle et du 4è mur. En effet, l’équipe investissait autant le gradin que le plateau, avec des sections lichées dans l’écriture contrastant avec des moments performatifs et dans une sobriété au niveau des éclairages et de la chorégraphie pour venir à la rencontre du public dans un dépouillement des codes, d’humain à humain.
Ferrari en feu s’inscrit dans la poursuite de cette recherche d’une proposition pour la scène inclusive avec le public.
JULIA-MAUDE CLOUTIER Interprète et chorégraphe en danse contemporaine, sa démarche artistique prend racine en sa grande curiosité envers l’être humain, ses extrêmes, ce qu’il a comme capacités physiques, mentales et relationnelles. Elle questionne la relation avec le lieu : comment le lieu influence-t-il la création? Ou comment la création vient poser une action poétique dans l’espace pour révéler les possibilités créatives d’un lieu quotidien, voire de passage. Ses formations en art du déplacement, en vidéo-danse et en art infiltrant influencent grandement cette vision. Elle cherche à atténuer la barrière entre « performeur » et « public » au profit d’une oeuvre collective où tous ont la possibilité de se surprendre et de grandir.
AMÉLIE GAGNON Artiste de la danse, Amélie Gagnon oeuvre en tant qu’interprète, chorégraphe et conseillère artistique. Sa pratique artistique répond à une envie de créer des espaces de liberté, l‘art agissant ici comme un agent social liant et une source de mieux-être collectif. Elle questionne la place de l’autre dans la définition du soi, la relation au lieu, et la perméabilité entre l’état de performance et l’état quotidien