Depuis plusieurs années, micadanses porte une attention particulière au soutien, à l’accueil et au développement de projets liés au handicap : cours, ateliers, résidences de création, diffusion de projets accueillis en résidence dans le cadre du festival Bien fait !. La réflexion sur cette problématique de la danse et du handicap, qui revêt de nombreux aspects – formation des danseurs et créateurs, possibilités de reconnaissance, conditions de réception de ces propositions artistiques – conduit à poser de manière plus visible tous ces enjeux et d’assumer ces créations aux côtés d’autres spectacles.
Faits d’hiver (également mis en oeuvre par l’ADDP), donne une place de plus en plus affirmée à l’expression de ces projets chorégraphiques. Le volet danse et handicap s’inscrit comme l’un des axes de développement du festival avec la création d’une section intitulée « Autre regard » co-programmée avec une personne en situation de handicap. Préfigurée depuis deux éditions, « Autre regard » a pour objectif de poser de manière nouvelle et puissante la visibilité de ces corps, de ces œuvres peu reconnues voire ignorées au sein d’un festival ouvert à un large public. C’est aussi l’occasion de montrer des travaux remarquables venus de l’étranger. Parallèlement, des stages à destination de publics mélangés, des projections et des débats seront organisés à micadanses au moment du festival.
L’ensemble doit embrasser les divers questionnements que soulèvent ces formes artistiques, la vie de ces artistes eux-mêmes, la place que nous leur réservons. Il nous semble aujourd’hui urgent d’oser concrètement cette démarche. C’est également une manière de fédérer au fur et à mesure un nombre d’acteurs déjà actifs sur ce sujet.
Atelier DaPoPa © Charlène Yves
Séparés, on est ensemble, atelier avec Martine Pisani
Le pays où tout est à prendre au sérieux – Virginie Combet, en partenariat avec le Centre Pompidou
© Pierre Planchenault
Accueil en résidence et coproduction de la pièce An Immigrant’s Story de Wanjiru Kamuyu (dans une version en langue des signes) pour une diffusion dans Faits d’hiver 2022.
De Françoise à Alice, de Mickaël Phelippeau – Faits d’hiver 21
Un spectacle avec est le portrait de deux danseuses, pensé au prisme des différentes relations qui les traversent. Ce sont deux femmes, interprètes, l’une dite valide et l’autre porteuse de trisomie 21, mère et fille. Ce duo aboutira ainsi la complexité et la constellation des liens qu’elles peuvent entretenir, des divergences qui créent leur complémentarité, tant humainement que dans leur relation à la danse.
Tout ce fracas, de Sylvère Lamotte – Faits d’hiver 21
L’idée de cette création est née d’une recherche au long cours (2012-2019) en immersion en milieu hospitalier autour de la question de la réappropriation sensible du corps par les patients et les soignants. Le fondement de cette pièce prendra racine dans l’expérience de corps de danseuses circassiennes porteuses de handicaps apparents ou non. Les recherches se feront selon une écriture méthodiquement instinctive, le corps devenant comme un manifeste d’une symbiose au sein de l’écosystème créé.
My (Petit) Pogo, de Fabrice Ramalingom – Faits d’hiver 22
La version présentée ici de My (petit) Pogo est une version de My Pogo plutôt destinée au jeune public et signée, traduite directement en langue des signes, dans un souci d’inclusion dynamique qui fait que la traductrice devient à son tour une danseuse. Et c’est un élément nouveau qui à son tour enrichit la chorégraphie… Tout à fait intelligent et joyeux.
Danser La Faille, de Sylvère Lamotte – Faits d’hiver 23
Cette conférence dansée fait écho à Tout ce fracas, pièce fondamentale dans le rapport que Sylvère Lamotte a développé avec des corps en souffrance, en réhabilitation, pièce elle-même en résonance avec des années de pratique en milieu hospitalier. Ce rendez-vous est l’occasion d’affiner, de relancer ce travail avec Magali Saby, danseuse en situation de handicap, dans un dialogue rapproché, une connivence éprouvée. L’un et l’autre affrontent cette ligne de fracture sur laquelle leur désir de danse se retrouve, au-delà de leurs parcours respectifs bien différents. Ils dansent donc leurs faiblesses et leurs forces, leur vibration vitale, cette nécessité impérieuse, qui se dévoile commune.
C’est un signe ?, de Johan Amselem – Faits d’hiver 23
L’un est sourd, conteur et cartomancien ; l’autre est musicien. Ils sont deux voisins amenés par les vicissitudes quotidiennes à se rencontrer, à partager et rêver ensemble dans une trame nourrie d’évocations d’Alice au pays des merveilles, parfait paysage à la fantaisie, à la liberté de penser et d’inventer. Du sens au non-sens et vice versa, le voyage dans l’imaginaire est surprenant, nourrissant et source d’émerveillement. Des extraits du conte sont traduits en langue des signes et d’autres en un langage inventé. Mis en bouche, en son, en mouvement, ils sont les symboles de l’absurde créatif et du raisonnable détourné. Dans ce bal facétieux, une histoire d’amitié inattendue se noue, elle aussi source d’une créativité heureuse et fabuleuse.