Danse et handicap

Décloisonner le regard et les publics

Depuis plusieurs années, micadanses porte une attention particulière au soutien, à l’accueil et au développement de projets liés au handicap : cours, ateliers, résidences de création, diffusion de projets accueillis en résidence dans le cadre du festival Bien fait !.  La réflexion sur cette problématique de la danse et du handicap, qui revêt de nombreux aspects – formation des danseurs et créateurs, possibilités de reconnaissance, conditions de réception de ces propositions artistiques – conduit à poser de manière plus visible tous ces enjeux et d’assumer ces créations aux côtés d’autres spectacles.


Faits d’hiver
(également mis en oeuvre par l’ADDP), donne une place de plus en plus affirmée à l’expression de ces projets chorégraphiques. Le volet danse et handicap s’inscrit comme l’un des axes de développement du festival avec la création d’une section intitulée « Autre regard » co-programmée avec une personne en situation de handicap. Préfigurée depuis deux éditions, « Autre regard » a pour objectif de poser de manière nouvelle et puissante la visibilité de ces corps, de ces œuvres peu reconnues voire ignorées au sein d’un festival ouvert à un large public. C’est aussi l’occasion de montrer des travaux remarquables venus de l’étranger. Parallèlement, des stages à destination de publics mélangés, des projections et des débats seront organisés à micadanses au moment du festival.

L’ensemble doit embrasser les divers questionnements que soulèvent ces formes artistiques, la vie de ces artistes eux-mêmes, la place que nous leur réservons. Il nous semble aujourd’hui urgent d’oser concrètement cette démarche. C’est également une manière de fédérer au fur et à mesure un nombre d’acteurs déjà actifs sur ce sujet.


En 2021 – 2023 à micadanses

COURS RÉGULIERS

Atelier DaPoPa © Charlène Yves

ATELIERS 

Séparés, on est ensemble, atelier avec Martine Pisani

  • Master Class avec Martine Pisani d’une artiste parisienne en situation de handicap autour du répertoire de la compagnie et de ses matériaux de création
  • Rencontres parisiennes : première étape d’échanges et de pratique pour établir DaPoPa dans une nouvelle ville. Accueil, éveil et mise en mouvement, improvisation, échanges autour de thèmes concernant la maladie en constituent le programme. 1 week-end par mois.

ATELIERS EN PARTENARIAT

Le pays où tout est à prendre au sérieux – Virginie Combet, en partenariat avec le Centre Pompidou

  • Le projet HD – Huntington Handicap Danse : rencontre de la danse contemporaine et la Chorée de Huntington
  • Le Pays où tout est à prendre au sérieux : création d’une série de films et d’une performance dansée avec les adolescents hospitalisés à l’hôpital psychiatrique de Montsouris en partenariat avec le Centre Pompidou, le Carreau du Temple et la Cité de l’Architecture.
  • La Possible Echappée : en vue de réaliser des spectacles mêlant artistes en situation de handicap et sans handicap, présentés chaque année dans les théâtres d’Ile-de-France. Afin de réfléchir collectivement aux questions de l’inclusion sociale et de l’accessibilité à la culture, la Compagnie s’engage dans différentes structures telles qu’Eucréa, micadanses et Cémaforre, qui encouragent le droit à la culture pour tous.

FORMATION PROFESSIONNELLE 

  • Formation DaPoPa : destinée aux artistes chorégraphiques professionnels ou confirmés qui souhaitent apprendre les méthodes et approches DaPoPa (Danse Pour Parkinson). Clint Lutes, danseur, chorégraphe et artiste associé travaille depuis 5 ans au croisement de la recherche du mouvement et la danse inclusive et vous invite à découvrir son approche de la danse pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson (MP). Les 9 et 10 janvier 2021
  • Formation CAMI : formation à l’enseignement d’activités sportives adaptées à des personnes atteintes de cancer. Du 18 au 22 janvier 2021
  • Université de médecine la Salpêtrière : formation des psychométriciens au développement du corps dans l’espace, avec la chorégraphe Sophie Hiérominus

RÉSIDENCE ET COPRODUCTION

© Pierre Planchenault

Accueil en résidence et coproduction de la pièce An Immigrant’s Story de Wanjiru Kamuyu (dans une version en langue des signes) pour une diffusion dans Faits d’hiver 2022.

 


En 2021 – 2023 dans Faits d’hiver

DE FRANÇOISE À ALICE, DE MICKAËL PHELIPPEAU (CRÉATION)

De Françoise à Alice, de Mickaël Phelippeau – Faits d’hiver 21

Un spectacle avec est le portrait de deux danseuses, pensé au prisme des différentes relations qui les traversent. Ce sont deux femmes, interprètes, l’une dite valide et l’autre porteuse de trisomie 21, mère et fille. Ce duo aboutira ainsi la complexité et la constellation des liens qu’elles peuvent entretenir, des divergences qui créent leur complémentarité, tant humainement que dans leur relation à la danse.


TOUT CE FRACAS, DE SYLVÈRE LAMOTTE (CRÉATION)

Tout ce fracas, de Sylvère Lamotte – Faits d’hiver 21

L’idée de cette création est née d’une recherche au long cours (2012-2019) en immersion en milieu hospitalier autour de la question de la réappropriation sensible du corps par les patients et les soignants. Le fondement de cette pièce prendra racine dans l’expérience de corps de danseuses circassiennes porteuses de handicaps apparents ou non. Les recherches se feront selon une écriture méthodiquement instinctive, le corps devenant comme un manifeste d’une symbiose au sein de l’écosystème créé.


MY (PETIT) POGO, DE FABRICE RAMALINGOM

My (Petit) Pogo, de Fabrice Ramalingom – Faits d’hiver 22

La version présentée ici de My (petit) Pogo est une version de My Pogo plutôt destinée au jeune public et signée, traduite directement en langue des signes, dans un souci d’inclusion dynamique qui fait que la traductrice devient à son tour une danseuse. Et c’est un élément nouveau qui à son tour enrichit la chorégraphie… Tout à fait intelligent et joyeux.


DANSER LA FAILLE, DE SYLVÈRE LAMOTTE (CRÉATION)

Danser La Faille, de Sylvère Lamotte – Faits d’hiver 23

Cette conférence dansée fait écho à Tout ce fracas, pièce fondamentale dans le rapport que Sylvère Lamotte a développé avec des corps en souffrance, en réhabilitation, pièce elle-même en résonance avec des années de pratique en milieu hospitalier. Ce rendez-vous est l’occasion d’affiner, de relancer ce travail avec Magali Saby, danseuse en situation de handicap, dans un dialogue rapproché, une connivence éprouvée. L’un et l’autre affrontent cette ligne de fracture sur laquelle leur désir de danse se retrouve, au-delà de leurs parcours respectifs bien différents. Ils dansent donc leurs faiblesses et leurs forces, leur vibration vitale, cette nécessité impérieuse, qui se dévoile commune.


C’EST UN SIGNE ?, JOHAN AMSELEM (CRÉATION)

C’est un signe ?, de Johan Amselem – Faits d’hiver 23

­L’un est sourd, conteur et cartomancien ; l’autre est musicien. Ils sont deux voisins amenés par les vicissitudes quotidiennes à se rencontrer, à partager et rêver ensemble dans une trame nourrie d’évocations d’Alice au pays des merveilles, parfait paysage à la fantaisie, à la liberté de penser et d’inventer. Du sens au non-sens et vice versa, le voyage dans l’imaginaire est surprenant, nourrissant et source d’émerveillement. Des extraits du conte sont traduits en langue des signes et d’autres en un langage inventé. Mis en bouche, en son, en mouvement, ils sont les symboles de l’absurde créatif et du raisonnable détourné. Dans ce bal facétieux, une histoire d’amitié inattendue se noue, elle aussi source d’une créativité heureuse et fabuleuse.