Nadia Vadori-Gauthier au Musée d’Art Moderne de Paris

Il nous faudra beaucoup d’amour

Impromptus chorégraphiques

Pour trois danseurs, des œuvres et des visiteurs Collections permanentes du MAM (Musée d’Art Moderne de Paris) en partenariat avec micadanses-Paris

 

Samedi 21 et dimanche 22 mai

14h-15h : Impromptu chorégraphique au sein de la collection permanente du MAM
15h30-16h30 :  Impromptu chorégraphique au sein la collection permanente du MAM
16h30-17h :  Impromptu chorégraphique au sein de l’exposition Eugène Leroy

Dans le cadre de l’événement  La Colline des Arts.

Entrée libre


Chorégraphie : Nadia Vadori-Gauthier
Interprétation : Margaux Amoros, Anna Carraud, Liam Warren
Cie Le Prix de l’Essence
Coproduction : MAM, micadanses-Paris
Mix sonore : Irène Bousquet

 

Zao Wou-Ki, Six janvier 1968, 1968

 

Les 21 et 22 mai 2022 dans l’après-midi, dans le cadre de l’évènement Colline des Arts, qui regroupe plusieurs lieux de culture de la Colline de Chaillot à Paris, le MAM accueille la chorégraphe Nadia Vadori-Gauthier en partenariat avec micadanses-Paris.

Cette dernière compose des impromptus chorégraphiques pour trois danseurs, des œuvres et des visiteurs. Son long compagnonnage dansé avec les œuvres muséales, qui s’est intensifié lors de la fermeture des musées, lors des confinements, l’a conduite à élaborer une danse « sismographique » qui fait signe et trace par le geste chorégraphique, des informations sensibles émanant des œuvres. Aujourd’hui, elle partage les trésors que lui a apporté ce compagnonnage silencieux avec les tableaux, les sculptures, dans les salles désertes. Après huit années en bordure des scènes avec son acte quotidien de résistance poétique Une minute de danse par jour (qui se poursuit aujourd’hui), elle compose un opus pour trois danseurs, des œuvres et des spectateurs, à partir d’un dialogue avec les œuvres picturales. Par la méthode de danse Corps sismographe, élaborée au fil de sa pratique, la danse fait signe de dimensions multiples et simultanées du réel, interconnectant intériorité et extériorité, visible et invisible, passé, présent et futur. La chorégraphe a choisi des danseurs ayant une expérience de composition instantanée et de danse dans la nature, en résonance aux éléments naturels. Ce sont, dit-elle, : « trois interprètes capables « d’alchimie », pouvant traduire l’invisible en visible et de transmuter, par leurs danses, l’ombre en or ».

Selon la chorégraphe, l’expérience de canaliser et d’exprimer par la danse des informations émanant des toiles, donne un accès inédit à une expérience de l’art. La relation aux œuvres se place pour elle dans une perspective écologique qui active des relations de réciprocité semblables à celle qui s’activent lors de ses danses dans la nature : « Danser en relation à la nature ou aux œuvres, implique l’activation des mêmes canaux. Le danseur n’est simplement pas en présence des mêmes espaces et informations, mais il s’agit bien des mêmes sources : les forces qui sous-tendent les formes, celles en l’occurence, concernant la nature, des végétaux, des animaux, des minéraux, et, concernant les œuvres, celles de la vibration des formes et couleurs, qui donnent à voir l’invisible générant les formes et les images ». L’activation de ce dispositif induit une perspective écosophique, dans la mesure où ce concept, issu du mouvement de la deep ecology, implique à la fois une écologie de la nature, un écologie du social et une écologie des espèces incorporelles de l’art et de la pensée. Les dimensions de cette écosophie, sont à la fois spirituelles, matérielles, relationnelles, internes et externes. Ces strates doivent être reliées pour que s’ouvrent de nouvelles dimensions de la perception.

Nadia Vadori-Gauthier compose cette première édition pour le MAM. Il nous faudra beaucoup d’amour, se déclinera, à la saison prochaine, sous forme de pièce de danse.

 

Francis Picabia, Les amoureux (après la pluie), 1924 / Claude Viallat, Sans titre n*3, 1968

 

« Dans les musées, les œuvres sont vivantes, leur langue nous connecte à l’invisible. Elle témoigne de sensations éprouvées, qui continuent d’agir par l’agencement des matériaux, des formes et des couleurs. Nous dansons sur leurs sons silencieux. La danse s’initie dans le vide vibratoire, espace quantique où la genèse des oeuvres continue de s’actualiser, au présent. Il nous faudra beaucoup d’amour pour entrelacer l’ombre et la lumière dans le ciel rose du soir qui tombe. Il nous faudra convoquer des joies alchimiques pour battre le temps incandescent. L’art nous connecte à une pensée vivante, il ne cesse de nous porter vers l’avenir. Les oeuvres sont les portes d’un cosmos où la pensée est matérielle et la matière spirituelle ; un cosmos au sein duquel nous aurons toujours la promesse de vivre. ». Nadia Vadori-Gauthier

 

Natalia Gontcharova, Deux femmes espagnoles, 1930